Au petit matin du 1er octobre 2020, trois tremblements de terre de magnitude Mw 4,5, 4,0 et 4,4 se sont produits et ont été largement ressentis dans la zone épicentrale et dans toute la zone POCTEFA. La figure 1 montre la répartition des intensités dans la partie espagnole de la zone POCTEFA. Ces séismes font partie d'une série sismique qui avait débuté le 19 août (IGN, 2020a). En raison de leur magnitude, de leur répercussion et parce qu'ils font partie d'une série sismique avec de nombreux précurseurs et répliques, ces séismes ont répondu aux exigences d'activation du protocole d'intervention post-sismique pour l'enregistrement des répliques établi dans le cadre du projet POCRISC. Ce protocole, activé pour la première fois depuis son approbation, est un guide complet pour la coordination et la mise en œuvre d'une intervention post-sismique.
Le 2 octobre, des techniciens de l'Institut Cartogràfico i Geològic de Catalunya (ICGC) et les partenaires du projet, l'Instituto Geográfico Nacional (IGN) et l'Observatoire Midi-Pyrénées (OMP) (Figure 3), se sont déplacés dans la zone épicentrale pour installer des stations sismiques temporaires. Pendant l'intervention sur le terrain, chaque équipe a respecté les consignes de santé et de sécurité pour le travail sur le terrain dans une situation COVID.19. À cet égard, la création de groupes de travail mixtes et multilingues, telle que proposée initialement dans le protocole, a été évitée.
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Neuf stations sismiques temporaires ont été installées et, avec les deux stations fixes que l'IGN possède dans la région, forment un ensemble de 11 stations qui entourent la zone épicentrale (figure 4). Le tableau 1 présente les équipements installés lors du suivi de la crise en Navarre. Les deux sismomètres installés aux stations C017 et C018 ont été acquis dans le cadre du projet POCRISC. Dans le passé, l'IGN avait deux réseaux sismiques temporaires en service dans la zone épicentrale proche de ce qui a été la zone épicentrale de ce tremblement de terre. Bien que cette infrastructure ne dispose pas actuellement d'instrumentation, certains de ces sites ont été utilisés pour installer les équipements du réseau d'intervention actuel (YR.F001, YR.F002, YR.F003, C015 et C017). La figure 5 montre le détail des instruments installés par l'ICGC et l'OMP.
Tableau 1. Stations installées lors de l'enregistrement des répliques pour le suivi de la crise sismique en Navarre.
Code station |
Propriétaire |
Capteur |
YR.F001 |
OMP |
CMG40 S/N T43793 |
YR.F002 |
OMP |
CMG40 S/N T43794 |
YR.F003 |
OMP |
CMG40 S/N T43792 |
C015 |
ICGC |
LE-3D/20s |
C016 |
ICGC |
LE-3D/20s |
C017 |
ICGC |
LE-3D/20s |
C018 |
ICGC |
LE-3D/20s |
ES.E1401 |
IGN |
LE-3D/5s |
ES.UMV14 |
IGN |
LE-3D/1s Lite |
Quelques semaines après l'installation du réseau d'intervention, les différents sites ont été visités pour vérifier le bon fonctionnement des sismomètres. Comme la crise sismique est toujours active, l’ICGC a installé des modems et des panneaux solaires dans toutes ses stations sismiques afin de pouvoir communiquer et garantir l'alimentation électrique des équipements.
Parallèlement à l'intervention sur le terrain, les partenaires impliqués ont effectué les tâches de bureau liées au stockage des documents, à leur codification et à leur traitement selon le protocole.
Les données des stations temporaires installées par les partenaires sont distribuées avec le code réseau YK, spécifique au projet POCRISC (https://www.fdsn.org/networks/detail/YK_2019/) via le serveur FDSNWS de l’ICGC (https://ws.icgc.cat/fdsnws). Avant la publication, les données collectées sont analysées pour en vérifier l'exhaustivité et la qualité. Un échantillon de cette analyse est présenté à la figure 6.
Au cours des prochaines semaines, l'enregistrement des répliques et le traitement des données obtenues se poursuivront. Les résultats qui seront obtenus lors du traitement des enregistrements de la réplique permettront de connaître plus précisément la source sismique et l'évolution temporelle et spatiale de la crise sismique. Ces informations sont très utiles, tant d'un point de vue sismologique que pour soutenir la gestion de l'urgence.